mardi 2 juillet 2013

Man Of Steel

En préambule, je voudrais louer l’opération « fête du cinéma » avec ses places à 3€50 (bon 5€ avec la majoration 3D), sans quoi je n’aurais jamais été voir Man Of Steel qui, disons-le tout de suite, est une de mes grosses surprises de l’année. Malgré une bande-annonce très accrocheuse, je n’étais pas motivé pour aller le voir car 1- je n’aime pas Superman 2- c’est le galvaudé Zack Snyder aux manettes. Voilà ce que j’en disais lors de mon aperçu des sorties 2013 : « Je crois surtout que j’irai le voir par curiosité si j’ai rien de bien mieux à faire. Parce que sinon, ça m’intéresse vraiment pas du tout. Je ne peux donc qu’être surpris même si j’y crois moyen quand même. » Et la surprise est arrivée doublée d’une grosse baffe. Déjà, je ne m’attendais pas du tout à un truc tourné comme ça, surtout lorsque c’est (encore) une genèse d’un héros qui est (encore) présenté comme étant en dans le doute et en quête de rédemption, ce qui d’ailleurs n’est (encore) pas du tout le cas (à l’instar d’Iron Man 3). Décidément, les films de ce genre ne savent pas se vendre correctement, surtout quand au bout on trouve un bijou mêlant film de superhéros, science-fiction et action qui dépote. Mortel.

On reprend donc une histoire dérivée de Superman depuis le début : la planète Krypton est au bord de l’implosion et Jor-El (Russell Crowe) a donné naissance avec sa femme Lara (Ayelet Zurer) au premier enfant conçu naturellement depuis des siècles, Kal-El. Il décide de l’envoyer sur une planète lointaine pour préserver la race kryptonienne, au grand dam du général Zod (Michael Shannon) qui a fomenté un coup d’Etat contre le pouvoir kryptonien. Après avoir tué Jor-El, il est condamné à l’exil avec ses sbires tandis que Krypton implose. Pendant ce temps, Kal-El atterrit sur Terre où il est recueilli dans le Kansas par les Kent (Kevin Costner et Diane Lane). Ayant grandi en apprenant à maîtriser ses pouvoirs, Clark (Henry Cavill) va se mettre en quête de ses origines. Avec l’aide indirecte d’une journaliste, Lois Lane (Amy Adams), il va découvrir un vaisseau kryptonien échoué sur Terre il y a 18000 ans. Mais cette découverte va amener le général Zod, libéré de l’exil après l’implosion de Krypton, à retrouver la trace de la Terre dont il souhaite faire une nouvelle Krypton. Superman va donc devoir sortir du bois…


Le film est ainsi divisé en 3 parties distinctes : le début de l’histoire sur Krypton même, la jeunesse de Superman organisée en divers flash-backs, et enfin la longue partie finale avec le bordel sur Terre causé par les troupes de Zod. Inutile de dire que toute la partie sur la jeunesse de Superman est loin d’être la plus intéressante. Rien de bien méchant, mais ces flash-backs incessants organisés un peu n’importe comment et doublés de bons sentiments ou de morale rendent le début du film un peu laborieux, mais en même temps il s’agissait d’un passage obligé pour une histoire « à genèse » donc cette partie se doit d’être là, et recèle de quelques trucs légèrement prenants (le sauvetage d’une plate-forme pétrolière par un Kent en marin par exemple). Mais l’intro spectaculaire sur Krypton promettait du lourd et Man Of Steel va arracher les rétines dans sa troisième partie foisonnante. De l’action musclée est alors au programme, entre combats épiques avec surhommes qui se foutent des coups et se projettent à 300 mètres au loin, et destruction massive avec des vaisseaux spatiaux colossaux. Ne visionnant pas toutes les bandes-annonces et teasers en détail, je ne m’attendais pas franchement à ce que le film prenne cette tournure explosive et j’en ai pris plein la gueule, avec des scènes dignes du meilleur des Transformers et des Avengers, le tout dans un emballage SF très réussi. Ça me fait mal de le dire, mais Zack Snyder a fait de l’excellent boulot, même si on lorgne plus du côté de Michael Bay mais avec beaucoup de panache. Hormis 2-3 scènes typiques, il s’est limité sur ses effets typés contrastes lightroom et ses ralentis 16x pour faire quelque chose de plus terre-à-terre (c’est même étonnant de le voir filmer « normalement » dans la première partie du film !), certes encore un peu trop artificiel (avec des costumes et décors trop fouillés mais que je trouve splendides), mais ça envoie à fond et on est vite scotchés au fond du Fauteuil Noir. Envolées les exagérations de 300, Watchmen et Sucker Punch, Snyder quand on ne lui laisse pas tout faire de A à Z est capable de faire des choses grandioses, et réussit à faire de Man Of Steel un film d’action/SF totalement débridé qui dépote et assure le spectacle. On est bien loin de Clark Kent le journaliste qui enlève sa chemise et ses lunettes pour aller sauver des gens d’un carambolage, et Man Of Steel met une grosse baffe à ceux qui trouvaient Superman trop ringard, moi y compris.

On passera sur quelques trucs en trop (lorsque Kent est recherché par le monde pour être livré à Zod, il va se confesser à l’église, et on apprend plus tard qu’il a… 33 ans), pour se concentrer sur le visuel qui fait toute la force de Man Of Steel. Le scénario n’a pas non plus grand intérêt du coup, mais ce n’est pas trop grave et ça convient aisément pour tel blockbuster (en revanche j’ai l’impression d’avoir trouvé une incohérence : Jor-El n’était-il pas censé avoir pris le contrôle du vaisseau de Zod ?). Le film est en revanche porté par un casting sympathique. Henry Cavill et parfaitement taillé pour le rôle de Superman, nom qui n’est d’ailleurs cité qu’une seule fois dans le film. Si je ne supporte pas Russell Crowe en temps normal, il faut dire qu’il est ici totalement convaincant, alors que l’acteur ne semble pourtant pas fait pour un rôle dans un film pareil. Michael Shannon (le général Zod) est peut-être trop typé « Snyder » (c’est-à-dire qu’on l’aurait facilement imaginé dans 300), mais tient bien le rôle de méchant de service. Sa sbire Faora-Ul (Antje Traue) n’est pourtant pas loin de lui voler la vedette lors de la scène de bataille épique dans Smallville. Amy Adams n’est pas la plus mignonne des actrices sur le marché mais se débrouille très bien. Les autres personnages, outre le convaincant Kevin Costner en première partie de film, sont secondaires mais on appréciera les apparitions de Laurence Fishburne en boss du Daily Planet, et d’acteurs un peu oubliés ou plus habitués aux séries : Harry Lenix (Lock dans les Matrix), Christopher Meloni (New York Unité Spéciale), Michael Kelly (vu dans Person Of Interest), Tahmoh Penikett et Alessandro Juliani (respectivement Agathon et Gaeta dans feu-Battlestar Galactica) et même Ian Tracey que l’on peut actuellement voir dans la série Continuum, d’ailleurs accompagné des deux ex-BSG cités précédemment ! En l’espace de 10 minutes ce sont 3 acteurs de Continuum qui sont conviés à l’aventure Man Of Steel. C’est futile mais le détail est amusant et devrait surtout pousser tout le monde à se pencher sur cette série en passe de devenir purement exceptionnelle (surtout sa saison 2 en cours).


Et exceptionnel est un qualificatif qui pourrait s’appliquer à Man Of Steel d’ailleurs. Ouais ! Sur toute cette base (scénario clair et limpide, joli casting, réalisateur qui s’est fait modérer), ce reboot de la saga Superman a accouché d’un film transgenre explosif qui se présente comme un excellent blockbuster. L’inégalité apparente, imposée par le scénario, est très vite compensée par des scènes d’action à couper le souffle. C’est ce qui fait le sel de Man Of Steel et de ce côté, c’est une énorme réussite et une méga-baffe. Devant le manque de films qui n’hésitent pas à partir dans la destruction massive cette année (en attendant bien sûr Elysium et Thor : The Dark World qui me semble prometteur, et aussi Pacific Rim même si honnêtement je n’en attends plus rien), Man Of Steel tombe à point nommé et met une belle claque doublée d’un coup de modernité à la saga Superman qui avait sacrément vieilli. En attendant les films précités, Man Of Steel est mon film de l’année, titre bien mérité pour un film qui a été pour moi une énorme surprise, efficace, joli et génial. Ça fait mal et ça t’envoie valdinguer à 400m comme une gifle de Superman, et c’est ça qui est bon !
Note : 9/10

1 commentaire:

  1. Quelques fautes de gouts à mon avis mais j'ai rarement vu autant de combats épiques dans un film !!! Donc je dirais un bon 8/10 pas le film de l'année mais un bon divertissement qui ne se fout pas trop de la tronche des cinéphiles !!!

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